Wambrechies, c'est plus d'un millénaire d'Histoire. Ce qui en fait une ville fière et consciente de son patrimoine, déterminée à le préserver, mais également une ville qui regarde vers l'avenir.
Tout remonte au VIe siècle
C'est sous le nom de "la Paroisse" que l'on trouve les premières traces de l’existence de Wambrechies au VIe siècle.
Le premier document connu est un acte de donation des revenus de l'autel de Wambrechies à la collégiale Saint Pierre de Lille. Il date de l'année 1110 et est signé par Baudry, évêque de Tournai.
A l'époque, le paysage est composé du lit de la rivière, la Deûle, couvert de buissons et soumis à de fréquentes inondations, d'où émergent deux buttes, la butte d'Herzeaux et celle de Leurenghien. C'est sur cette dernière, située sur la rive gauche, que va s'ériger le bourg.
La commune devient un point de passage incontournable au XIVe
Un tournant important intervient à l’époque de Jeanne de Flandre (1295-1374) : en décidant de faire creuser et aménager la Deûle, elle fait de Wambrechies le seul point de passage sur la rivière au nord de Lille, grâce notamment à l’installation d’un pont et d’un plan incliné (dit « Overdracht ») pour le halage des barques.
Ce point de franchissement permet de prélever un péage et renforce le rôle du bourg comme lieu de passage et d’échanges.
Ce lieu de traversée donne lieu à la perception d'un péage par le seigneur et encourage l'installation des marchands.
De nombreux seigneurs locaux (les historiens ont compté jusqu'à 44 seigneuries différentes sur la commune) viennent à Wambrechies pour y établir leurs "demeures de plaisir", des résidences secondaires, en quelques sortes, puisque presque tous vivent à Lille.
Des châteaux pour profiter du grand air mais aussi pour se mettre à l'abri des regards indiscrets, comme dans le cas du seigneur de Lompret. Aux alentours de 1635, sa demeure de plaisir porte bien son nom puisqu'il y cache ses nombreuses maîtresses.
Troubles & rattachement à la France au XVIIe
Les troubles qui affectent la Flandre au début du XVIIᵉ siècle marquent aussi Wambrechies : le bourg est brûlé au cours de ces événements.
Plus tard, à l’issue des guerres de Louis XIV, la commune est rattachée à la France en 1667, comme l’ensemble de la Flandre wallonne. Un rattachement qui passe mal auprès de nombreux paysans qui se retrouvent alors "volontaires" pour aller construire la citadelle de Lille.
Développement industriel & patrimonial au XIXe
Les nombreuses terres agricoles, encore 1000 hectares aujourd'hui, sont particulièrement adaptées à la culture du lin. C'est donc tout naturellement que l'industrie du tissage prend son essor.
D’abord artisanale, la transformation du lin se mécanise avec la création de filatures ; s’y ajoutent corderies et autres établissements, ainsi que des activités agroalimentaires (fabrication d’huile, de vinaigre, de fécule, de chicorée, de bière) et de distillation.
L’une des grandes entreprises locales est la linière Vandenbosch, fondée en 1902 sur la rive droite de la Deûle : elle devient la plus grosse filature de lin de Wambrechies au début du XXᵉ siècle, et fait partie de la société Linière de Wambrechies créée en 1922.
La distillerie Claeyssens, autre emblème de la ville, est fondée en 1817.
Elle produit du genièvre, alcool de grains aromatisé à la baie de genévrier, longtemps boisson emblématique des classes populaires du Nord et des mineurs. La production atteint un âge d’or dans les années 1930, et le genièvre Claeyssens est récompensé à l’Exposition internationale de Bruxelles de 1935.
Le site industriel, avec ses moulins, ses salles de distillation et ses entrepôts, est aujourd’hui classé au titre des monuments historiques, et la distillerie fait l’objet d’un important projet de réhabilitation pour accueillir à terme plusieurs pôles d’activités dans le respect de ses bâtiments historiques.
Un vaste projet urbanistique transforme à la même époque le centre de Wambrechies. Le maire de l’époque, Obert Martel, vicomte de Quiévy, souhaite créer un véritable ensemble civique en cœur de bourg, associant une grande place, un hôtel de ville et une nouvelle église.
Il confie l’architecture de cette dernière à Charles Leroy, qui sera également architecte de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille à Lille. Celui-ci conçoit un édifice néogothique doté d’une tour surmontée d’une flèche de 72 mètres.
Les travaux commencent en 1859 et s’achèvent en 1868.
Epoque contemporaine
Malgré les destructions de la guerre, cette industrie associée à l'agriculture va faire vivre la commune jusque dans les années 70.
À partir du milieu des années 1980, la Deûle connaît d’importants travaux d’aménagement : son gabarit est élargi pour permettre le passage de convois fluviaux de grand gabarit.
Dans ce contexte, le port de Wambrechies est officiellement créé en 1984 au sein du réseau des Ports de Lille, ce qui offre de nouvelles possibilités de développement à la commune, à la fois en termes de fret et de plaisance.
Ces travaux et cet équipement sont considérés comme l’un des moteurs du « renouveau » du centre-ville : aménagement du port de plaisance, réaménagement des berges, développement d’activités de loisirs et de restauration.
Aujourd'hui, toute cette histoire a modelé un paysage et un patrimoine qui font de Wambrechies une ville ouverte au tourisme de proximité, à la culture et tournée vers l'avenir.
Origine du nom
Le nom de Wambrechies apparaît sous différentes formes au Moyen Âge : Wenesbrechies, Wenebercis ou encore Wenesberchies.
La graphie actuelle « Wambrechies » est attestée pour la première fois en 1287 dans un document émanant de l’abbaye de Marquette.
Les sources rappellent qu’aux yeux de l’historien flamand Buzelin, le bourg est alors renommé pour « ses belles eaux et ses gras pâturages ».
À lire : Wambrechies, son histoire du XIIe siècle à nos jours
Richement documenté et illustré, fruit d'un long travail de recherche et de recoupements, Wambrechies, son histoire du XIIe siècle à nos jours conte près d'un millénaire d'histoires humaines et de territoire, des premières mentions de la paroisse à aujourd’hui, et dessine en filigrane la construction de la commune au fil des siècles.
