Partons à leur rencontre en échangeant avec leur arrière-petit-fils Didier Becquart.

Théo Hooreman : Qui êtes-vous par rapport au couple Becquart-Crespel ?

Didier Becquart : Edmond Becquart, né à Quesnoy en 1854 et Louise Crespel, née à Lille en 1863 étaient mes arrière-grands-parents. Ils se sont mariés en 1888 et de cette union est né mon grand-père Léon.

 

Pouvez-vous nous parler de leur activité à Wambrechies ?

Ils étaient les fondateurs et propriétaires d’une filature de lin et d’étoupe portant leur nom, Becquart-Crespel, et située en bord de Deûle dans le quartier ouvrier du Vent de Bise. Elle faisait vivre tout le quartier puisque qu’elle employait environ 350 ouvrières et ouvriers. 

Cet emplacement était idéal pour acheminer les matières premières par bateau et faire fonctionner la machine à vapeur en se servant de l’eau de la Deûle. La filature a connu son âge d’or au tourant du XXe siècle. Elle a reçu une récompense lors de l’exposition universelle de Bruxelles en 1910.

 

Que pouvez-vous nous dire au sujet de l’incendie de la filature ?

C’est un événement qui a marqué à l’époque. En 1893, le feu se déclare dans le bâtiment de stockage du lin et d’étoupe situé en bordure du canal et à l’écart du reste de l’usine. C’est l’éclusier qui voit le premier s’échapper de la fumée noire du bâtiment en fin d’après-midi et donne l’alerte. 

Immédiatement, les ouvriers amènent la pompe à eau pour éteindre le feu avec l’aide des pompiers de Wambrechies. 

Le feu se propage à tout le bâtiment et des étincelles commencent à s’envoler au-dessus du canal, amenant des guetteurs à s’installer en haut du clocher pour veiller à ce qu’aucun autre édifice ne soit touché.

Les pompiers de Quesnoy, de Lommelet et la pompe à eau de la caserne de Croix ont dû être mobilisés pour éteindre le feu qui a provoqué la mort d’un caporal pompier de Wambrechies.

 

Que provoque pour l’usine l’occupation allemande de 1914-1918 ?

Au cours de la Première Guerre mondiale, Wambrechies est occupée par les troupes allemandes. 

Edmond Becquart s’adresse dans une lettre au commandant de la place de Wambrechies pour lui indiquer que le matériel de son usine est en train d’être détruit pour ses troupes alors qu’il n’a pas été réquisitionné. Les métiers à tisser sont brisés alors que les cuivres sont récupérés par l’armée allemande pour un préjudice qu’il estime à 800 000 francs. 

Malgré ces courriers, Edmond Becquart ne parvient pas à éviter le pillage de sa filature qui touche également les usines textiles voisines à Wambrechies. 

En 1920, la filature est donc revendue et achetée par Louis Nicolle qui reconstruit grâce aux dommages de guerre une toute nouvelle filature à Wambrechies.

 

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